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La question de savoir quoi afficher comme résultante d’un niveau de compétence, en mode d'(auto-)évaluation s’est très vite posée durant le développement d’Uscope. Le fait d’inviter les utilisatrices et utilisateurs à cumuler ses expériences et à s’auto-évaluer dans le contexte de chacune offre la possibilité de constater sa progression, mais implique de définir comment calculer la valeur globale sur le jour courant. 

Cette valeur prend en considération un certain nombre de critères, que j’expose ici pour une meilleure compréhension des résultats obtenus.

La progression

Lorsque l’on aborde une compétence, plus on l’active, plus on devient performant·e.

C’est au fil du temps, avec répétitions et réflexions, que l’on va progressivement pouvoir appréhender réellement la signification de la compétence et le nombre d’éléments que celle-ci implique. Ainsi, il est pertinent de démontrer cette progression en lien avec des expériences disséminées dans le temps. Sans forcément tout décrire, pouvoir identifier une expérience significative qui vous fait passer d’un échelon à l’autre, permet de comprendre votre propre chemin d’apprentissage et de le mettre en avant.

En terme de valeur globale actualisée concernant le niveau de compétence, il est donc nécessaire de prendre en considération uniquement les dernières expériences, temporellement parlant.

S’agissant d’un système progressif, chaque étape va contribuer à renforcer la suivante, et seule la valeur courante d'(auto-)évaluation est pertinente, les anciennes y participant.

L’influence du contexte

Petit bémol, sans qui l’approche serait bien trop linéaire et déconnectée de toute réalité, la compétence s’évalue dans un contexte, lequel peut avoir une certaine influence sur le résultat perçu.

Illustrons cela avec un petit exemple fictif.

Il y a 10 mois, je me trouvais dans un contexte que je maîtrisais bien, avec une équipe que je connaissais, dans une ambiance où je me sentais bien et valorisé·e. Dans un tel cadre, j’estime avoir performé sur la compétence XYZ, comme d’ailleurs sur l’ensemble des autres compétences. Avec un peu de recul, quelle progression!

Il y a quelques jours, j’arrive au terme d’un projet désastreux. Je ne connaissais pas l’équipe et nous n’avons pas arrêté de nous tirer dans les pattes, l’objectif n’a jamais été défini clairement, … bref imaginons le pire des cas que nous puissions rencontrer.

Comment s’auto-évaluer dans ce genre de cas?

Si l’on reprend notre compétence XYZ, il y a fort à parier qu’au vu du résultat final ou de l’impact global sur soi d’une telle expérience, on ne puisse décemment pas s’auto-évaluer de manière supérieure à notre expérience précédente. Pire encore, un œil extérieur, ne connaissant pas les acquisitions antérieures ne pourra que constater le résultat, sans forcément prendre la mesure de l’impact du contexte. Il est donc nécessaire et intéressant de décortiquer les facteurs d’influence pour comprendre son positionnement sur une compétence donnée.

Question subsidiaire, qu’est-on en train d’évaluer? Un résultat ou un parcours? Ici, le résultat est mauvais, c’est clair. Mais le parcours en terme d’acquisition de la compétence, lui, peut être riche. Si cette mauvaise expérience permet de faire ressortir les écueils à éviter et offre ainsi plus de finesse dans la compréhension des composantes de la compétence XYZ, on pourrait très bien estimer que l’on est devenu plus compétent. Mais ce constat ne pourra se faire que lors de la prochaine expérience, en démontrant, par l’application, ses nouvelles acquisitions.

Uscope prend en considération ces éléments. Pour une compétence donnée, lorsque l’expérience la plus récente est moins bien (auto-)évaluée que pour une précédente, c’est la valeur moyenne entre ces deux dernières qui est affichée.

Et si je suis actuellement en train de développer une compétence dans plusieurs expériences simultanément?

Dans ce cas de figure, sans moyen de déterminer dans quel ordre la progression s’effectue, c’est la moyenne des positionnements sur chaque expérience ouverte qui fournit la valeur globale de maîtrise de la compétence XYZ.

Comment évolue notre compétence XYZ si on ne l’actualise pas?

Nous sommes partis du principe que le niveau de maîtrise d’une compétence s’étiole avec le temps si l’on n’a plus l’occasion de la pratiquer. Ainsi, une diminution du niveau global de chaque compétence est appliquée à raison de 10% par période de 12 mois entre le jour présent et la date de fin de la dernière expérience en lien. L’intérêt de ce calcul réside dans la propension à inviter à revisiter certaines compétences. Ce n’est pas parce que l’on n’a plus documenté une compétence qu’on ne l’a plus expérimentée. Ainsi, en diminuant régulièrement, l’évaluation globale rappelle aux utilisatrices et utilisateurs de notre portfolio, qu’il peut être nécessaire d’actualiser les liens expérimentaux avec telle et telle compétence.

Quel est l’impact d’une compétence non évaluée?

Dans Uscope, certains types d’expérience ne permettent pas d’auto-évaluation, mais uniquement de créer un lien avec une compétence, comme par exemple le suivi d’un cours théorique. Il peut aussi arriver qu’une personne décide d’abord de créer le lien expérience-compétence, mais souhaite s’auto-évaluer plus tard.

Pour couvrir ces deux cas de figures, les auto-évaluations vides ne sont simplement pas prises en compte dans le calcul du niveau de maîtrise d’une compétence.

Conclusion

Cet article a pour but d’aider à comprendre comment un indicateur global de niveau de maîtrise d’une compétence, et par extension d’un référentiel complet, se calcule dans Uscope. Rappelons que s’agissant d’échelle, l'(auto-)évaluation possède une valeur toute relative. Elle permet de donner un aperçu global. Mais la richesse réside dans ce qui a permis de la définir, soit le chemin réflexif autour de ses propres expériences.